Ca y est, nous y sommes ! Voilà un an que La Clé des Champs sillonne la France pour partir à la rencontre des agriculteurs. A l'image de la diversité de l'agriculture française, les sujets traités ont été riches et variés : du vin à la lavande, en passant par les poules pondeuses ou les chèvres. Le tout avec le sourire, beaucoup de rires, parfois des pleurs mais toujours de la bienveillance.
Cette saison 1 aura été pour moi une aventure incroyable qui a rempli toutes ses promesses. Après avoir échangé avec plus de quarante agriculteurs, j'ai été profondément marquée par chacune de ces rencontres. Travailleurs, passionnés et simples, les agriculteurs sont de vrais exemples pour moi de part les valeurs qu'ils véhiculent. Je les remercie tous sincèrement de s'être prêtés au jeu, de s'être confiés à mon micro, de m'avoir aussi bien reçue chez eux et d'avoir été si encourageants et bienveillants à mon égard.
Mes convictions après avoir sillonné la France
Un an après et quarante agriculteurs plus tard, j'ai pu tirer certains enseignements de cette expérience. Voici ce que j'en ai retenu et ce dont je suis désormais convaincues :
L'agriculture, c'est compliqué C'est un sujet qui mérite du temps pour être expliqué et compris. On ne peut pas se faire un avis en deux minutes en ayant lu un titre d'article ou en ayant vu une vidéo. Les problèmes rencontrés dans le monde agricoles sont souvent complexes. Une choses est sure, que ce soit sur les néonicotinoïdes, le bien-être animal, la présence du loup dans les montagnes ou encore sur les problématiques liées au lait crû, ce n'est jamais tout noir ni tout blanc. Les solutions sont difficiles à trouver au vu des enjeux ! Nourrir un population croissante avec des terres qui ne sont pas extensibles tout en respectant l'environnement reste un challenge majeur de notre époque qui nécessite du pragmatisme et des compromis.
L'agriculture s'inscrit dans un temps long A l'heure de l'immédiateté, l'agriculture s'inscrit elle dans un temps long. Impossible d'exiger d'elle des solutions tout de suite et maintenant. Lorsqu'un agriculteur passe en bio, la transition se passe sur trois ans, quand un arboriculteur plante un arbre, il se doit lui aussi d'attendre trois ans pour récolter les premiers fruits. Même s'il reste un long chemin à parcourir, le changement dans les exploitations françaises est en marche, les pratiques ont changé mais cela nécessite de la patience. Ayons confiance en nos agriculteurs et laissons leurs le temps de s'adapter !
Les agriculteurs sont des entrepreneurs Loin des clichés, nos agriculteurs sont des véritables chefs d'entreprise. Ils ont en effet une multitudes de sujets à gérer (les terres et/ou l'élevage, la partie commerciale, la communication, la comptabilité...), ils se doivent de diversifier leurs risques ou encore d'investir au bon endroit au bon moment. Ils doivent aussi s'adapter en permanence aux changements climatiques, aux changements de législation ou encore aux souhaits des consommateurs. Le tout rémunéré souvent trop faiblement (ce qui fait une vraie différence avec les entrepreneurs d'autres secteurs). Chapeau à eux ! J'avais dédié un article à cette thématique ici.
La déconnexion entre monde rural et urbain est grandissante et représente un danger pour notre société A l'heure où nous vivons tous en ville, il est plus que jamais nécessaire de se reconnecter avec les réalités du monde agricole. Plus largement, nous avons perdu le contact à la nature et à l'animal. Alors qu'à l'époque nos ascendants connaissaient tous un parents ou un proche qui était agriculteur, nous sommes aujourd'hui citadins de père en fils. Nous avons par ailleurs tout à disposition dans les supermarchés. Plus besoin donc d'élever, de planter, de tuer ou de récolter pour manger. On se pose alors beaucoup de questions (et c'est bien normal !) sur notre rapport à la nature ou à l'animal alors que tout cela était complètement naturel à l'époque. Le fossé se creuse alors entre monde rural et monde urbain. Il me semble essentiel que chacun s'écoute et se comprenne afin que nous n'assistions pas à une opposition entre monde rural et monde urbain. Tout le monde en sortirait perdant.
Place à la saison 2 !
Cette saison 1 n'était que le début. Place désormais à la saison 2 avec la découverte de nouveaux agriculteurs passionnants. J'ai hâte de vous faire découvrir tout ça !
Les épisodes à venir :
Floriane Laville : maraîchère à Bruges (33) spécialisée dans les fruits rouges
Jean-Louis Peyraud : Directeur scientifique adjoint de l'INRAE pour discuter ensemble de l'impact de l'élevage sur l'environnement
François Thabuis : producteur de reblochon en Haute-Savoie
Mathieu Tissot : arboriculteur (pommes et poires) en Haute-Savoie
A très vite !
Louise
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